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Au cours des trois dernières générations, la famille Bin Mahfouz s'est transformée de ses humbles origines en l'un des acteurs éminents du monde des affaires du royaume d'Arabie saoudite. On trouvera ci-dessous un résumé de son histoire. Le père de Khalid Bin Mahfouz, Salem Bin Mahfouz, est né en 1906 dans la région montagneuse de l'Hadramaout, au Yémen. Sa famille, issue de la tribu Kinda, un peuple de montagne fier et noble, était extrêmement pauvre. Dès l'âge de six ans, le jeune Salem fut envoyé avec ses frères vers la région de Hejaz, aujourd'hui l'Arabie saoudite, où ils devaient se débrouiller eux-mêmes.Au terme d'un périple de près de six mois de marche à pied, les jeunes garçons firent leur entrée à La Mecque en 1912. Salem y passa l'essentiel de sa jeunesse jusqu'en 1935, année où il décida de s'installer de façon permanente à Ddjeddah, ayant noté correctement que la majeure partie des affaires et du commerce de La Mecque allaient s'implanter dans cette ville. Avec son partenaire Abdulaziz Al-Ka'ki (un choix judicieux étant donné que celui-ci était propriétaire d'un des deux seuls téléphones de Ddjeddah), Salem joua le rôle de changeur d'argent auprès des agents du roi Abdul Aziz, utilisant des dollars Maria Theresa pour acheter les fournitures destinées à l'armée. En 1937, il était devenu co-propriétaire de l'affaire et il poursuivit une carrière florissante, à tel point qu'il avait multiplié par vingt son capital au moment où le partenariat fut dissout en 1948. En 1951, Salem et ses partenaires créèrent une nouvelle société détenue à parts égales, la Saleh and Abdulaziz Al-Ka'ki & Salem Bin Mahfouz Company. Etant donné que l'activité principale de la société était les échanges monétaires et les transactions bancaires, Salem demanda une entrevue au Cheikh Abdullah Sulayman, ministre des Finances du roi Abdul Aziz, et lui proposa de faire de sa société une banque. Son argument reposait sur le fait que l'économie saoudienne était dirigée par des banques étrangères : n'était-il pas temps que le royaume se dote de sa propre banque ? L'idée fut accueillie avec enthousiasme et après une entrevue avec le roi, la National Commercial Bank ("NCB") - www.alahli.com.sa - fut fondée en 1953 avec un capital de 40 000 riyals. Dans les années qui suivirent, les fils de Salem participèrent aux activités croissantes de la famille. A la mort de Salem en 1994, sa succession fut divisée entre ses héritiers Khalid Bin Mahfouz qui hérita de la part détenue par son père dans la banque NCB, ses quatre autres fils Mohammed, Abdulelah, Saleh et Ahmed qui décidèrent de regrouper le patrimoine hérité dans une société holding appelée SEDCO (Saudi Economic & Development Company), sa veuve et ses sept filles. En 1997, Khalid Bin Mahfouz céda une part de 20,7 % de la banque NCB à un groupe d'investisseurs privés pour faciliter la transformation de la banque de société privée à responsabilité illimitée en société de capitaux, ce qui fut fait le 1er juillet de cette année-là. En 1999, une autre tranche de 50 % du holding familial fut cédée au Saudi Public Ownership Fund, et à la fin 2002, la famille céda la part qui lui restait au même fonds (voir Arab News et MEED). Les deux fils de Khalid Bin Mahfouz, Abdulrahman et Sultan, sont propriétaires de plusieurs entreprises qu'ils dirigent et exploitent et qui comprennent la société Al-Murjan Trading Company. Khalid Bin Mahfouz s'est éteint le 16 août 2009. |